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Un mort dans la répression d’une grève dans la société sucrière Sosucam

RFI | Au Cameroun, semaine de grandes tensions à Nkoteng, site de la Sosucam, société sucrière, filiale du groupe français Somdia. Dans le département de la Haute-Sanaga, lors d’affrontements entre travailleurs saisonniers grévistes et forces de l’ordre, une vingtaine de personnes au moins ont été blessées et un homme est mort, selon les autorités. La campagne de récolte de la canne à sucre et l’activité de l’usine qui emploie environ 7 000 personnes dont 90% de saisonniers a été totalement arrêtée.

L’usine de Nkoteng de la société sucrière Sosucam au Cameroun, le 16 août 2019. © Wikimedia Commons CC BY-SA 4.0 Simbanematick

« Le mouvement social […] a débuté le dimanche 26 janvier lorsqu’un retard a été constaté sur le paiement des acomptes mensuels, en raison d’une défaillance technique de l’opérateur mobile en charge de l’opération. » C’est l’explication donnée par la direction de la société sucrière.

Des syndicalistes, eux, décrivent un climat social délétère antérieur et ce retard de paiement n’a été, selon eux, que « la goutte d’eau qui fait déborder le vase. » Suivent alors plusieurs jours de grève, pacifique selon les syndicalistes. Ils reprochent à la direction de ne s’adresser qu’aux représentants des salariés qui vont dans son sens. La direction, elle, affirme n’avoir pas cessé de dialoguer. Et il accuse des « groupes d’individus dont certains étrangers à l’entreprise » d’avoir empêché les travailleurs de rejoindre leur poste.

Une répression structurelle de l’activité syndicale, selon les syndicats

Mardi, intervention des forces de l’ordre sur le site de Nkoteng. Au moins un homme est tué, selon les autorités. L’affaire dépasse les frontières du Cameroun. La députée européenne LFI, Marina Mesure, écrit au Commissaire européen en charge du commerce pour l’alerter. En 2023, le Syndicat camerounais des travailleurs saisonniers de la filière canne à sucre dénonçait une répression structurelle de l’activité syndicale de la part de la Sosucam. La députée européenne rappelle le devoir de vigilance des sociétés mères concernant le respect des droits des salariés.

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