RFI | La société civile s’inquiète du sort d’une trentaine de femmes enlevées samedi dans le village de Kedjom Keku, dans la région du Nord-Ouest. Mardi, la préfecture du département de la Mézam a publié un communiqué pour confirmer leur rapt. Ces femmes ont été enlevées au lendemain d’une marche qu’elles avaient organisé pour protester contre des taxes imposées par les groupes armés
« Une trentaine de femmes ont été sévèrement torturées et enlevées par des terroristes armés » écrit le communiqué de la préfecture. Ces « femmes âgées » avaient organisé la veille « une marche pacifique pour protester contre les exactions et les activités criminelles des terroristes »
poursuit la préfecture.
Le CHRDA., le Centre pour les droits de l’homme et de la démocratie en Afrique, une ONG installée à Yaoundé, confirme cette marche dans un communiqué. Les femmes avaient manifesté « contre les activités d’exploitation des Amba Boys », un groupe armé anglophone de la région, explique le CHRDA. Elles dénonçaient notamment « des taxes mensuelles de 10 000 francs CFA pour les hommes et 5 000 pour les femmes », poursuit l’ONG.
Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, et que le CHRDA cite, on peut voir des hommes armés qui menacent de tuer ces femmes qu’ils accusent de complicité avec les militaires. « C’est une honte » estime Esther Oman de l’ONG Reach Out. « Ces femmes ne doivent pas être les victimes d’un conflit dont elles n’ont jamais voulu », conclut-elle.
C’est vraiment consternant d’apprendre que des femmes – des mères de famille – sont enlevées par ceux-là même qu’elles considèrent comme leurs propres enfants qui sont dans les groupes armés. C’est une honte. Quelles que soient leurs actions, ces femmes ne méritent pas un tel traitement.
Par ailleurs, toujours dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, dans un autre département, celui de la Momo, selon nos informations, un cadre du RDPC, le parti au pouvoir, a été enlevé dans une embuscade dimanche avec cinq autres personnes sur la route de Bamenda alors qu’il rentrait des célébrations de la fête de l’unité nationale, la veille le 20 mai.