DW | Les transporteurs ont cessé leurs activités pour protester contre l’assassinat de l’un des leurs par des mercenaires présumés du groupe Wagner.
Nous sommes au marché central de Bangui. Le va-et-vient habituel des vendeurs et des acheteurs ne suffit pas à masquer l’impact de cette crise sur les opérateurs économiques.
Le contexte est d’autant plus tendu qu’il coïncide avec une période de forte demande liée aux préparatifs de la fête du 1er décembre, marquant le 66e anniversaire de la proclamation de la République Centrafricaine. Jean-Louis Yethe, secrétaire général des opérateurs économiques du marché central de Bangui, s’inquiète :
“L’unique corridor Bangui-Douala, c’est cette voie qui ravitaille la RCA. Dès qu’il y a un problème à la frontière, nous ressentons immédiatement les effets sur nos activités, car nous dépendons de cet axe. Nous approchons de la fête du 1er décembre, et certains compatriotes ont passé des commandes au Cameroun. Ces marchandises, bloquées à la frontière, impactent fortement nos activités au marché central.”
Augmentation des prix
L’inflation est une autre conséquence majeure de cette crise. Devant son étal, Geneviève Benam, vendeuse d’oignons et de pommes de terre, peine à écouler ses produits, mais elle doit aussi faire face l’incompréhension de ses clients :
“Les prix des denrées ont explosé. Avant, on achetait le filet à 30.000 FCFA, mais maintenant, il faut débourser 40.000 FCFA. C’est très difficile. Nous demandons au gouvernement de tout faire pour rouvrir les frontières. C’est grâce à cela que nous pouvons subvenir aux besoins de nos ménages. Par exemple, le prix du sac d’oignons a doublé. Nous l’achetions à 50.000 FCFA en cette période normalement, mais aujourd’hui, il est à 120.000 FCFA.”
Diversifier les importations
Le gouvernement est conscient des répercussions de cette grève sur l’économie nationale. Plusieurs échanges de haut niveau ont eu lieu entre Bangui et Yaoundé. Pour Bruno Eustache Bissadet, observateur de la vie économique, cet incident, bien que regrettable, devrait inciter le gouvernement à diversifier ses sources d’approvisionnement pour réduire sa dépendance vis-à-vis du corridor camerounais.