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Guerre des mots entre chefs traditionnels et l’évêque de Bafoussam

Paul Lontsié-Keuné

« Un chef n’est qu’un chef, un point c’est tout ! Et Dieu est Dieu… nous n’allons plus nous laisser faire ». Ces propos tenus par monseigneur Paul Lontsié-Keuné, evêque de Bafoussam  le 26 mai dernier, ont ressurgi cette semaine provoquant de vives critiques des chefs traditionnels.

Les chefs traditionnels de la région de l’ouest du Cameroun, qui s’étaient sentis indexés par les propos de monseigneur Paul Lontsié-Keuné, ont répondu vigoureusement à l’évêque. Ils l’invitent « à plus d’humilité, à moins d’orgueil et même à présenter des excuses » à ceux qui se présentent comme « les gardiens de la tradition ».

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« Restez et célébrez vos messes dans vos paroisses, un point c’est tout. Nos villages ne vous appartiennent pas »

, ont-ils écrit à l’évêque de Bafoussam dans un communiqué fleuve de trois pages.

Une cohabitation difficile entre pratiques traditionnelles et préceptes de l’église

Un langage musclé qui traduit, selon un natif de la région, des années de frustrations et de cohabitation difficile entre les préceptes de l’église et les pratiques traditionnelles, dans cette partie du Cameroun où elles sont encore très ancrées.

Les chefs n’y vont pas de main morte dans leurs accusations. Ils écrivent dans leur réquisitoire que « l’Église catholique a été imposée aux Africains par des colons missionnaires par le fouet ». Une église qui baigne, dénoncent-ils dans « l’hypocrisie », en référence à la récente validation par le Vatican de la bénédiction des couples homosexuels.  Les chefs annoncent même une série de mesures de rétorsion et disent ne plus devoir aller dans les églises « jusqu’à nouvel avis ».

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