Africanews | Le Cameroun a abrité un événement culinaire sans précédent : la première édition du festival Diaspora Kitchen qui s’est tenue du 9 au 10 mars, à Mouanko.
Depuis plusieurs années au Cameroun, la tendance selon les chefs cuisiniers, est à l’abandon progressif de l’art culinaire local au profit de la gastronomie occidentale.
Les chefs cuisiniers camerounais, appuyés par leurs collègues afro américains ont décidé de s’investir à travers le premier festival Diaspora Kitchen, et ainsi valoriser la cuisine traditionnelle camerounaise, comme l’explique le Chef Ewodo Armand :
« Nous, nous sommes les ambassadeurs de cette cuisine, de certains plats qui tendent à disparaitre. Comme vous pouvez voir l’exemple là, ce sont des feuilles de foléré que beaucoup ne connaissent pas sauf dans les régions du Nord, beaucoup ne savent pas qu’on peut mettre cela en valeur. Donc, voilà le but, voilà pourquoi, on est invité aujourd’hui à mettre en avant ces plats qui ont tendance à disparaitre ».
« Bon, ça c’est de la farine à base de koki, j’en fait du koki traditionnel à l’huile rouge comme on le fait conventionnellement. Mais l’avantage avec ce produit c’est qu’il est déjà travaillé. On a plus de temps pour laver les graines et les travailler, enlever toutes les peaux, toutes les impuretés. Quand il est épuré, on ajoute juste de l’eau, puis on ajoute les ingrédients, du sel, du piment et de l’huile rouge », précise Eloge Fankam, chef cuisinier
La cuisine Camerounaise est riche et diversifiée. Le festival Diaspora Kitchen , le premier du genre, vise selon les organisateurs à normaliser et codifier l’art culinaire camerounais et former les acteurs locaux qui travaillent dans des hôtels et des restaurants à faire connaitre la cuisine traditionnelle camerounaise et amener le public à consommer ces plats ancestraux.
Christian Abegan Expert en stratégie gastronomique prône un retour vers les bases de la cuisine traditionnelle et souhaite sensibiliser les générations à venir :
« Il faut que nous africains, camerounais, on se rendent compte qu’on est en train de virer vers quelque chose qui peut déstabiliser notre éducation culinaire même pour nos enfants et les générations futures. »
La transmission de ce patrimoine culinaire s’est déroulée en étant ponctuée par des moments de dégustation de mets traditionnels. Un festival dédié exclusivement à l’art culinaire mais qui est aussi quelque part une invitation à célébrer la cuisine camerounaise.