RFI | Au Cameroun, la crise entre le ministère des Sports et la Fédération camerounaise de football, dirigée par Samuel Eto’o, n’est toujours pas résolue. Si Marc Brys, le sélectionneur des Lions indomptables, se projette avec plaisir sur la prochaine CAN, il reste sur ses gardes. Croisé après le tirage au sort, il veut croire à une unité des acteurs du foot, mais n’hésite pas à tacler Samuel Eto’o.
RFI: Quelle appréciation faites-vous du tirage au sort ?
Marc Brys: Tous les pays qui sont ici méritent d’y être. Ce sont de bonnes équipes. Notre plus grand adversaire sera nous-mêmes et on doit être prudent. On doit venir avec la philosophie de jouer, tout en ajoutant la passion et l’enthousiasme du peuple camerounais. On devra être prêt. J’ai une équipe avec d’un côté beaucoup d’expérience en Europe et de l’autre avec un apport des jeunes qui se sont bien adaptés. Ce mix est une bonne chose. On doit rester soudés, on doit rester motivés.
Il y aura un très attendu Côte d’Ivoire-Cameroun au premier tour…
Il y a une histoire entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire, mais on n’a peur de rien. On n’a pas peur d’Eto’o (Samuel), donc on n’a pas peur de la Côte d’Ivoire non plus. Ce qui nous intéresse, c’est notre consécration et pas celle de l’adversaire. Bien sûr, ils ont gagné la dernière CAN, mais on n’a pas peur. On sera prêt quand le premier match commencera. Comme je l’ai dit, le plus grand ennemi doit être nous-mêmes. Je sais la rivalité qu’il y a entre les deux équipes, mais le plus important, c’est nous-mêmes : avec quelle attitude on va rentrer sur le terrain, avec quel enthousiasme on va jouer cette rencontre.
Quelle sera l’ambition du Cameroun lors de cette prochaine CAN ?
Gagner la CAN ! Quand tu joues un tournoi, c’est pour le gagner. Et surtout, étant donné la façon dont c’est organisé pour l’instant par le Maroc ; c’est super, c’est impressionnant ! Alors, bien sûr, on va essayer d’aller le plus loin possible. J’ai confiance dans ce groupe. C’est un très bon groupe. Ce sont des gagneurs. Ils sont très durs avec eux-mêmes. Et j’ai grande confiance en eux.
On sait qu’il y a eu beaucoup de tensions entre la Fédération et le ministère des Sports. Est-ce que vous espérez arriver à la CAN dans un climat plus apaisé ?
Oui, je dois être honnête, ce n’est pas constructif de travailler plus longtemps comme ça. Ça absorbe beaucoup d’énergie pour moi et les autres coachs de la sélection. Cela doit changer. Encore une fois, on joue pour le pays. Nous ne sommes pas Camerounais, mais, nous voulons, coûte que coûte, gagner… alors, il faut que tout le monde soit derrière. Je connais ce pays, c’est un peuple très passionnant, très enthousiaste. Maintenant, il faut arrêter avec ces conneries, parce que ça m’énerve beaucoup
Vous avez espoir que cela se règle ?
Très bon espoir, autrement, je ne serais pas ici…