RFI | L’opposant Maurice Kamto, déclaré deuxième à la présidentielle de 2018, pourra-t-il cette année se présenter en portant les couleurs de son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ? Le dépôt des candidatures n’est pas encore à l’ordre du jour, il faut attendre la convocation du corps électoral, en principe mi-juillet, mais l’avocat a déjà déclaré son intention de briguer la fonction présidentielle, occupée depuis 42 ans par Paul Biya.
Selon le code électoral, pour être candidat à la présidentielle au Cameroun, il faut être investi par un parti « représenté » à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans un Conseil municipal ou régional. Une autre option : celle des parrainages soit comme candidat indépendant, soit comme candidat d’un parti « non représenté ». Il faut alors au moins 300 signatures d’élus ou de chefs traditionnels de premier degré, à raison de trente signatures pour chacune des dix régions du pays.
Or, le MRC de Maurice Kamto a boycotté les dernières législatives et municipales de 2020. Du point de vue du parti présidentiel, le RDPC de Paul Biya, l’opposant Maurice Kamto ne peut pas être investi par son parti sans parrainage. Il lui faudrait donc trouver 300 signatures ou se faire investir par une des 18 formations « représentées » à l’exception de celles qui ont déjà apporté leur soutien à la candidature de Paul Biya pour un huitième mandat consécutif.
Faux, rétorque le parti de Maurice Kamto. Joseph-Emmanuel Ateba, secrétaire national à la communication du MRC assure que l’opposant dispose de toutes les options. Car il l’assure : le parti compte désormais plusieurs dizaines d’élus municipaux qui depuis 2020 ont démissionné de leur(s) parti(s) pour rejoindre les rangs du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.
Insuffisant, répond Patrick Rifoe un des communicants du parti présidentiel, pour qui gagner des élus hors scrutin ne signifie pas être un parti « représenté ». Un débat de juristes qu’il serait risqué de porter jusqu’au Conseil constitutionnel, selon l’analyste Hilaire Kamga. Pour l’expert en questions électorales, il serait plus stratégique de la part de Maurice Kamto de choisir une option solide, parrainages ou investiture par un parti représenté, face à une institution qu’il qualifie de « pratiquement aux ordres du pouvoir » et dont les décisions sont définitives.
Si l’opposant Maurice Kamto choisit d’être investi par une autre formation politique représentée à l’Assemblée, au Sénat, dans un conseil municipal ou régional, il devra démissionner du MRC, car il est illégal au Cameroun d’appartenir à deux partis politiques en même temps.
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