D’après un article publié par The Africa Report | À l’approche d’une période électorale cruciale, le cercle rapproché du président Paul Biya prépare discrètement une réforme constitutionnelle potentiellement majeure. Selon The Africa Report, des conseillers influents de la présidence – Ferdinand Ngoh Ngoh, Jean-Claude Awala Wodougué et Luc Sindjoun – mènent des travaux en profondeur pour redessiner le paysage politique et administratif du pays. Bien qu’aucune annonce officielle n’ait été faite, des sources crédibles indiquent que des avancées significatives ont déjà eu lieu.
Points clés à retenir :
1. Une initiative stratégique et discrète
Les réformes sont élaborées dans le plus strict secret, sous la direction du secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh. L’équipe travaille sur la restructuration des institutions, la redéfinition des limites administratives, ainsi que la reclassification des chefferies traditionnelles.
2. Une question de calendrier
L’élection présidentielle du 5 octobre avançant rapidement, l’urgence se fait sentir. Le président Biya, que beaucoup s’attendent à voir briguer un nouveau mandat, peut convoquer des sessions extraordinaires du Parlement pour accélérer le processus. Il reste à savoir s’il choisira d’agir avant ou après l’élection.
3. Une représentation élargie et une réorganisation du pouvoir
Les propositions visent à accroître la représentation au sein de l’Assemblée nationale, du Sénat, des conseils régionaux et locaux. La révision du décret de 1977 sur les chefferies traditionnelles pourrait permettre à certaines entités d’être reclassées, mais cela risque aussi de raviver des tensions locales.
4. La création d’un poste de vice-président
L’un des sujets les plus débattus est la création possible d’un poste de vice-président. Qu’il soit élu aux côtés du président ou nommé par ce dernier, le vice-président serait vraisemblablement perçu comme le successeur désigné de Biya, ce qui ne manquera pas d’attirer l’attention dans un contexte de fin de règne.
5. Le débat sur la double nationalité
La question de la double nationalité, interdite au Cameroun depuis 1968, refait surface. Cette interdiction, encore en vigueur, écarte une partie significative de la diaspora, souvent proche de l’opposition. Bien que plusieurs rencontres aient eu lieu entre les députés et le Premier ministre Joseph Dion Ngute, aucune réforme concrète n’a encore été engagée.
Conclusion
Avec l’avenir politique du pays en jeu et la succession de Paul Biya en toile de fond, cette réforme constitutionnelle discrètement orchestrée pourrait marquer un tournant historique. Reste à savoir si ces propositions seront mises en œuvre avant le scrutin à venir.